jeudi 28 janvier 2016

mercredi 20 janvier 2016

Bilan de mes lectures 2015 et palmarès personnel

Alors, année 2015 en demi-teinte... (d'un point de vue général, 2015 est une année qu'on a plaisir à quitter...) J'ai lu 68 ouvrages en 2015 (quelle petite forme par rapport aux 87 de 2014 !) dont :
- 48 romans, 15 volumes de bandes dessinées ou romans graphiques, 2 livres d’art et 1 essai
- répartis en 38 ouvrages francophones, 16 anglophones, 8 hispanophones et 2 d'autres langues (norvégien, japonais).
PALMARES PERSONNEL 2015 "ROMANS"


Le palmarès des romans que j'ai préférés pour l'année 2015 comporte 9 titres tous francophones : 2 romans québécois ("Nous étions le sel de la terre" et "Les héritiers de la mine"), 3 romans français ("Terminus radieux", "Une vie à soi", "Argentina"), 4 polars français ("Yeruldelgger", "Temps glaciaires" & "Dans les bois éternels", "Nymphéas noirs"). 
Dans ce palmarès, 5 belles découvertes de nouveaux auteurs : Antoine Volodine, Laurence Tardieu, Roxanne Bouchard, Jocelyne Saucier et Ian Manook, que j'espère suivre.

PALMARES 2015 BD & ROMANS GRAPHIQUES


En 2015, une série m'a fait sacrément rire et j'ai hâte de dévorer le troisième tome : "Les vieux fourneaux" qui relatent les aventures d'un gang de papys. c'est mon coup de coeur 2015.

Sinon, je me suis passionnée pour "La vie rêvée d'Agatha Christie", et le retour en Algérie que conte Joël ALESSANDRA  dans "Le miracle de Constantine". J'ai aussi bien aimé "Blankets/Manteau de neige" de Craig Thompson, et fut touchée par "Les larmes de l'assassin" de Thierry Murat.

C'est un palmarès BD moins fourni que les années précédentes où j'avais craqué, je dois le reconnaître, pour des pépites qui m'ont plus fait défaut en 2015. Et je dois confesser avoir encore repousser la lecture de Guy Delisle et Riad Sattouf qui devraient donc se déporter dans mon palmarès 2016 !


Voici donc la liste des ouvrages qui ont occupé mes trajets ou mes moments libres... Ma petite notation va de 1 * à 5 * (aucune étoile signifiant que je n'ai pas du tout apprécié la lecture) ; les titres en bleu ont déjà été chroniqués sur le blog, ceux en bleu clair pas encore :

ALESSANDRA Joël : Le miracle de Constantine ***** (BD)
ANGOT Christine : Un amour impossible ****
BONA DominiqueArgentina  ****
BOUCHARD Roxanne : Nous étions le sel de la terre *****
BOURHIS Hervé : Le teckel *** (BD)
BUSSI MichelNymphéas noirs ***** - Mourir sur Seine ***- N'oublier jamais ***
COE Jonathan : Expo 58 **
del ARBOL Victor : Toutes les vagues de l'océan ****
de ROSNAY Tatiana : Manderley Foreverer *****
de VIGAN Delphine : D’après une histoire vraie ****
DEVILLE Patrick : Viva ***
DJAVANN Chahdortt : La muette ***
DICKER Joël : Le livre des Baltimore ***
ERNAUX Annie : Regarde les lumières mon amour **
FRECHETTE Biz : Mort-Terrain ****
GALBRAITH, Robert : Le ver à soie ***
GEARY Valerie : Celles de la rivière ****
GODDARD Robert : Heather Mallander a disparu ***
GONZÁLEZ Jorge : Chère Patagonie **** (BD)
GUELY Maud & VINE-KRUPA Rachel : Un ruban autour d'une bombe: biographie textile de Frida Kahlo *****
GUENASSIA Jean-Michel : La vie rêvée d'Ernesto G. *** - Trompe-la-mort ***
HAWKINS Paula : La fille du train ***
HETU Julie : Mot  **
HISLOP Victoria : Une dernière danse (abandon)
JONES Lloyd : Mister Pip *****
KENNEDY Douglas : Mirage  ***
KRAEHN Jean-Charles & VALLEE Sylvain : "Gil StAndré" L'Intégrale Cycle 2 *** (BD)
LA PLANTE Lynda : Clean Cut ****
LE CARRE John : Un homme très recherché **
LEMAITRE Pierre & DE METTER, Christian : Au revoir là-haut *** (BD)
LESSING Doris : The Fifth Child ***
LUNAR Lorenzo : La vie est un tango ***
LUPANO & CAUUETLes vieux fourneaux ***** (BD, 2 t)
LUST Ulli : Trop n'est pas assez *** (BD)
MANOOK IanYeruldelgger *****- Les temps sauvages ****
MARTINETTI A., LEBEAU G. & FRANC  A. Agatha, la vraie vie d'Agatha Christie **** (BD)
MEYER, Philip : Le fils (abandon)
MOTIN, Margaux : J'aurais adoré être ethnologue **
MURAT Thierry : Le vieil homme et la mer *** (BD) - Les larmes de l'assassin ***** (BD)
NESBO Jo : Le fils ****
NURY & BRÜNO : Tyler Cross *** (BD)
PADURA Leonardo : L'homme qui aimait les chiens ****
PEREZ-REVERTE Arturo : Le tango de la Vieille Garde *** - La patience du franc-tireur ****
PICAULT Aude : Parenthèse patagone **** (BD)
SALTER James : Et rien d'autre *
SAUCIER JocelyneIl pleuvait des oiseaux ****Les héritiers de la mine *****  
SMYTH Amanda : Une sorte de paradis ****
SOSA Rubén : Tigre de papier, t1 (BD)
ST. JOHN MANDEL Emily : Last night in Montreal ***
TAIBO II Paco Ignacio : La vie même ***
TANIGUCHI Jirô: L'homme qui marche *** (BD)
TARDIEU Laurence : Une vie à soi *****La confusion des peines **** -  Puisque rien ne dure ***
TATAMKHULU AFRIKA : Paradis amer *****
THOMPSON Craig : Blankets **** - Habibi  * (BD)
VARGAS Fred : Temps glaciaires ***** & Dans les bois éternels *****
VOLODINE Antoine : Terminus radieux *****
WENGER Stéphanie : Jours tranquilles à Tunis ****

--> pour comparer avec mes palmarès 2014 ( Romans - BD ) et 2013 ( Romans - BD )...

lundi 18 janvier 2016

Olivier Rolin : "Le météorologue"

***** (2014, Ed. Seuil Paulsen, 224 p.)

"Son domaine, c’était les nuages. Les longues plumes de glace des cirrus, les tours bourgeonnantes des cumulonimbus, les nippes déchiquetées des stratus, les stratocumulus qui rident le ciel comme les vaguelettes de la marée le sable des plages, les alostratus qui font des voilettes au soleil, toutes les grandes formes à la dérive ourlées de lumière, les géants cotonneux d’où tombent pluie et neige et foudre." (incipit)

Ceci n'est pas vraiment un roman, car rien de vraiment romancé dans ce livre qui se présente plus comme un récit documentaire sur la vie d'Alexéï Féodossévitch Vangengheim, premier directeur du service hydro-météorologiste de l'URSS et victime ordinaire de la terreur stalinienne. 

Olivier Rolin ne s'embarrasse pas de belles phrases et de construction subtile ; il déroule la vie et la mort du météorologue d'une plume très (un peu trop ?) sobre. Le déclic à l'origine du livre pour cet auteur féru de culture russe (son "tropisme russe" comme il en parle en fin d'ouvrage) fut la découverte d'un recueil des lettres que le météorologue a écrites à sa femme pendant ses 4 ans de captivité, chaque lettre se terminant par de petits messages à visée éducative à l'intention d'Eleonora, sa fille de quatre ans (herbier, dessins de la faune locale, devinettes pour apprendre à compter...).

En début d'ouvrage, Olivier Rolin présente l'ascension d'Alexeï Féodossévitch Vangengheim dans la haute sphère des services météorologiques soviétiques.

"Il me plairait de penser qu'Alexéï Féodossévitch sentit naître en lui une curiosité pour les météores en regardant rouler les nuages au-dessus de la plaine infinie. Peintres et écrivains ont maintes fois décrit ce paysage de la campagne russe ou ukrainienne. Profondeur vertigineuse de l'espace, vastitude où tout semble immobile, silence que ne trouent que des cris d'oiseaux, cailles, coucous, huppes, corbeaux [...]. Parfois, au fond d'une distance immense, la cheminée d'une locomotive rappelle qu'au sein de ce temps apparemment figé, quelque chose de neuf est en train de se produire, qui est peut-être le progrès et qui est peut-être aussi une menace... "

Alexéï a organisé en 1932 la première conférence en URSS sur l’influence du climat sur l’homme, avec des architectes, des ingénieurs, des médecins, des sylviculteurs, des planificateurs. « Il s’agissait de réfléchir aux rapports entre le régime hydro-météorologique et la santé, la conception des immeubles, l’urbanisme. Penser l’habitat et les villes en fonction du climat, ce n’était pas si commun à l’époque. Il est décidément un précurseur. » (p.121)

Soudain, quasiment du jour au lendemain, Alexeï entre en déchéance. Arrêté le 8 janvier 1934, il finit par signer comme des milliers d'autres, de faux aveux. Condamné pour sabotage économique ("Il fallait trouver des boucs émissaires pour les désastres de l’agriculture collectivisée et les responsables des prévisions météorologiques étaient tous désignés"), et espionnage, à dix ans de camp de rééducation. Il est déporté sur l'archipel des îles Solovki, près du cercle polaire, dans un monastère qui "avait abrité à partir de 1923 le premier camp de ce qui allait devenir la Direction centrale des camps, Glavnoïe Oupravlénié Laguéreï (GOULAG)".
"Longtemps prisonnier de la glace, le printemps éclate avec fougue, les coucous se mettent à chanter, les grenouilles à coasser dans les centaines de lacs et de marais qui criblent l’île, les mouettes sont revenues et leurs criailleries empêchent de dormir, la végétation croît à toute vitesse, airelles, myrtilles, canneberges jettent dans les sous-bois des millions de perles de couleur. Mais à quoi bon le printemps ? Il n’y a pas de nuit, le soleil baisse, rase l’horizon au nord et remonte, faisant éclater dans les nuages toutes les couleurs du spectre. Il ne faut pas compter sur Vangengheim pour  faire des descriptions colorées des splendeurs de la nature, c’est même curieux comme son goût du dessin semble s’accompagner d’une parcimonie du regard. Si l’on veut avoir une idée des joailleries célestes des nuits blanches, mieux vaut lire les lettres de Pavel Florenski à la même époque : « Hier soir, en revenant du Kremlin, je ne pouvais m’arracher à la richesse prodigieuse des coloris du ciel : pourpre, violet, lilas, rose, orange, doré, gris, écarlate, bleu clair, bleu-vert et blanc : toutes les couleurs jouaient dans le ciel rayé de longs nuages fins et en couches violettes." (p.132-133)
Arrêté en 1934, exécuté le 3 novembre 1937 dans une forêt de Carélie lors d'une exécution de masse de plus de mille prisonniers, c'est la sinistre époque de La grande terreur -1937/38.
Après d'intenses recherches, des descendants de disparus et des membres de l'association Mémorial localisent les fosses communes. Ce n'est donc qu'en 1956 (3 ans après la mort de Staline) que la femme et la fille d'Alexeï sont informées de sa mort, 19 ans plus tôt, alors qu'elles l'espéraient toujours en vie. A l'entrée du site est aujourd'hui écrit : "Lioudi, nié oubivaïtié droug drouga" "Hommes, ne vous tuez pas les uns les autres".

Olivier Rolin ne fait pas d’Alexeï un héros exemplaire. "Ce n’était ni un génie scientifique ni un grand poète, c’était à certains égards un homme ordinaire, mais c’était un homme innocent. D'autres ont été plus lucides sur Staline et le stalinisme, ont compris plus vite que lui à quel prix de sang se faisait la « construction du socialisme »" (p.188)
En effet, Alexeï écrit que sa confiance dans le pouvoir soviétique et dans la construction du socialisme n’est pas ébranlée, et joint à ses lettres des portraits ou mosaïques de Staline qu’il a réalisés. On suppose que c’est pour épargner sa femme et sa fille. 
« Peut-être me suis-je laissé dépasser par la vie, écrit AlexeÏ Féodossiévitch le dernier jour d’octobre. Je n’ai pas vu grandir la nouvelle éthique, et je ne comprends rien à ce qui se passe. » (p.109)
Ce livre m'a fait penser, parmi mes dernières lectures, à "Peste et choléra" de Patrick Deville pour le récit biographique d'un scientifique, au "Divan de Staline" de J-M. Baltassat (que Fanny Ardant va adapter au cinéma avec Depardieu en Staline), au récit sur Hundertwasser et sa conception d'un habitat en adéquation avec l'environnement, et pourquoi pas le climat (Alexeï Féodossévitch était un sacré précurseur)... sans oublier évidemment tous les récits que j'ai pu lire sur les purges staliniennes.

--> "Lectures de Russie et d'Ukraine"...

dimanche 17 janvier 2016

Coup de froid au jardin


Et voilà, le pavot d'Orient qui faisait son fiérot en pointant un gros bouton en plein décembre (voir "Une dernière semaine de décembre ahurissante"), a piqué sérieusement du nez hier matin avec les premières vraies gelées.

La luzerne arborescente, habituée quant à elle à fleurir aussi en hiver, s'en sort bien.
Le viburnum est toujours paré de quantité de fleurs.
Bon on est tout de même en janvier, rien de sensationnel !

M. Motin rencontre La femme parfaite est une connasse

"Il me faut absolument une machine à pain"
***** Margaux Motin / Anne-Sophie Girard & Marie-Aldine Girard (Ed. Fluide Glacial & J'ai Lu, 2015, 103 p.)

Je me suis moins intéressée au texte des pages de gauche (les règles de "la femme parfaite est une connasse") qu'aux illustrations de Margaux Motin que je trouve toujours très drôles et fort à-propos. C'est ce qui m'a arraché des sourires dans ce livre.
Une BD majoritairement destinée aux trentenaires célibataires bobos parisiennes : tout le monde ne s'y retrouve pas forcément... mais on n'échappe pas à des situations familières : la liste des chansons honteuses mais qu'on aime quand même, par exemple !
Cela dit, je ne me vois pas aller acheter le livre de La femme parfaite est une connasse.

De Margaux Motin, voir le génial "La tectonique des plaques", le très bon "La théorie de la contorsion" (pas chroniqué), et le débutant "J'aurais aimé être ethnologue".

dimanche 3 janvier 2016

Les derniers insectes vus en 2015

Un syrphe vu de profil et de dos, butinant le viburnum
La fin de l'année 2015 fut exceptionnellement douce et me donna l'occasion d'apercevoir encore quelques insectes.
Le laurier tin, ou viburnum, est en pleine floraison et attire encore quelques butineurs.
Ce fut le cas de ce joli syrphe, et photo du dessous, d'un autre insecte que je n'ai pas encore identifié (abeille ? syrphe ?...). Lui aussi s'en donnait à coeur joie sur le viburnum.

Les autres insectes aperçus en cette fin d'année s'abritaient sous les feuilles d'euphorbe : moult coccinelles y élisent refuge en hiver. Et j'y vois aussi des punaises, dont cette très belle punaise verte.

Pas aperçu une seule araignée depuis un bon moment...

--> ma chronique "insectes" et la page des "habitants de mon jardin"

Joël Dicker : "Le livre des Baltimore"

***** (Ed. de Fallois, 2015)
J'ai hésité à mettre trois étoiles : deux étoiles 1/2 auraient suffi. Il faut dire que Joël Dicker avait mis la barre tellement haut avec "La vérité sur l'affaire Harry Québert"... qui avait été l'une de mes plus belles lectures de l'année 2014.

"Le livre des Baltimore" n'a jamais réussi à vraiment "m'emballer", je l'ai lu parce que c'était Joël Dicker, mais sans accrocher non plus au style adopté par l'auteur. Celui-ci fait référence tout au long de son roman au fameux "Drame" qui ne va pas manquer d'arriver, et j'ai trouvé cette référence constante assez lourde.
On retrouve dans ce roman Marcus Goldman, le "héros" de L'affaire Harry Québert. Marcus est issu des Goldman de Montclair (petite ville en banlieue de NY), d'une famille de la classe moyenne qui détonne comparée à la branche huppée des Goldman de Baltimore...
Chaque année, la famille se réunit pour la dinde de Thanskgiving dans l'immense demeure de l'Oncle Saul et de la Tante Anita à Baltimore. Marcus y retrouve son cousin Hillel, enfant chétif, surdoué et harcelé, et Woody, gamin de la rue adopté par oncle Saul et Tante Anita, qui va se révéler une future star de football. Voilà le « gang des Goldman »...
Rien n'est épargné au lecteur sur la différence de standing entre les G. de Baltimore et ceux de Montclair. Réussite, fortune, bonheur affiché d'un côté, train train de banlieue dans une petite maison de brique, vie de famille planplan et budget serré de l'autre.

Marcus se met en tête de conter la saga familiale, en déroulant la vie des Goldman par ordre chronologique pour en arriver jusqu'au "Drame". Il alimente le suspense en introduisant son propos par des phrases telles que « A cette époque je ne savais pas que…» « Personne ne se doutait que…», et cela m'a personnellement vite agacée.

Alors trois étoiles (généreusement) accordée pour l'intrigue, mais rien de transcendant dans le style. Je doute de me souvenir de l'histoire des Baltimore dans un an... si ce n'est le roman sombre d'un bonheur de façade qu'une illustre famille a pu entretenir.

Rien à voir avec le plaisir incroyable que j'ai eu à lire, pardon dévorer, avaler... "La vérité sur l'affaire Harry Québert", à qui j'attribue 5 étoiles faute de pouvoir en mettre davantage dans mon ranking.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...