lundi 20 mai 2013

Paul Jacoulet : un artiste voyageur en Micronésie


Jolie expo sur "L'univers flottant de Paul JACOULET" au musée du Quai Branly

Je ne connaissais pas cet artiste français (1896/1960) qui a passé quasiment toute sa vie au Japon. L'affiche de son estampe "Le nautilus" dans le métro avait retenu mon attention, montrant un jeune homme buvant dans un magnifique coquillage, dans des couleurs lumineuses et un environnement paradisiaque (;=)).

L'expo m'a comblée : des aquarelles ou gravures d'une finesse exquise, aux couleurs chatoyantes, vives et vivantes, au trait précis esquissant des visages sereins, heureux, enjoués, ou plus sérieux et rêveurs, au milieu d'une nature merveilleuse, fleurs tropicales comme les anthuriums et  les  orchidées, papillons... Le monde de Gauguin mais, oserais-je dire, en plus raffiné.

Paul Jacoulet a, enfant, intégré une école japonaise et consacrera sa carrière à la peinture, tandis qu'il s'adonnera pour le plaisir à la calligraphie, à la musique, et à la collection de... 30.000 papillons !

Cet artiste français est attaché à la tradition de l'estampe japonaise (ukiyo-e : terme japonais signifiant « image du monde flottant ») de l'époque Edo (1603-1868), célèbre pour ses représentations de kimono et de la simple vie quotidienne et la recherche du trait vivant.  (NB : un film sur cette technique est projeté en salle).
Au cours de ses voyages en Asie (Chine, Corée, Mongolie, îles du Pacifique sud, etc.), il a porté un regard ethnographique et artistique et portraits et scènes de la vie quotidienne, qui constituent des "témoignages de mondes lointains sur un mode à la fois poétique et documentaire".

Photos de tableaux (entiers ou détails) de l'expo Paul Jacoulet au Quai Branly - 2013

Parmi les tableaux que j'ai particulièrement appréciés dans cette exposition (légendes de gauche à droite et de haut en bas) :

- La confidence, série Princesses royales chinoises, 1942 [1e photo]
- Le bocal de poissons rouges, Chine, 1942 [2e photo]
- Vieil Aïno, Chikabumi, Hokkaido, Japon - octobre 1950  [3e photo]
- Vent du Nord, Corée, juillet 1953  [4e photo] - "Les premiers froids soufflant de Sibérie annoncent l'hiver. Une dame coréenne retient sa coiffe en satin noir broché, sous la ruée du vent. Le ruban de son boléro est orné de nuages blancs. Des svastikas perlés décorent la jupe blanche papier. Des feuilles d'argent volent au vent. Les montagnes de Séoul, déjà enneigées, se détachent sur un ciel gris."
- L'étoile de Gobi, mongole, janvier 1951  [5e photo] - "Une riche dame mongole vient de rentrer dans sa yourte. Elle se désole d'avoir cassé son beau collier en jades et turquoises, dont elle tient un morceau à la main. Son vêtement noir est orné de pivoines bleu gammé, rehaussées d'or, sur lequel est posé un gilet également noir décoré de nuages violets et argent. au revers des manches des svastikas, croix bouddhiques, or et platine. Sur la poitrine une grosse broche de corail et pierres précieuses. La jeune femme porte une couronne d'argent. Les nattes de sa chevelure sont ensachées de noir et jaune citron à gaufrures, brochées de fleurs stylisées. La nuit va tomber sur le désert de sable, le ciel s'assombrit où volent des vautours, seule brille encore "l'étoile de Gobi". Gravure dédiée au Président Vincent Auriol."
- Les jades  [6e photo]
- Portrait of a Chamarro Woman, green, déc. 1954  [7e photo]
"Le rendu des détails, les effets de transparence et l'harmonie des couleurs traduisent bien ici l'élégance du personnage soucieux de son apparence"
- ?  [8e photo]
- Orchidées blanches, [9e photo]
- ? [10e photo]
- Runabai et Mio, élégants tatoués de Rull à Yap, Ouest Carolines, 1942  [11e photo]
- Danse d’Okesa, Sado, Japon  [12e photo]


P. Jacoulet : détails insectes et papillons
Je me suis aussi régalée des reproductions de papillons et insectes dans l'univers de Paul Jacoulet.


Il était précisé que l'artiste collectionneur avait parfois introduit des espèces non indigènes dans ses tableaux, mais je réserve ce constat aux experts entomologistes...
J'aimerais quand même essayer d'identifier cette énorme araignée tisseuse aux pattes roses et corps noir.


Quelques légendes des tableaux (détails)  - de haut en bas et de gauche à droite :
- Jeune homme de Faïs tatoué, Ouest Carolines, 1935 [photo 3]

- Jeune indigène d'Oléaï, Série Papillons, Ouest Carolines, 1935 [photo 4]
- Papillons Tropiques 1939 [photo 7]
- Ornithoptera Lydius (papillon), mers du Sud, 1936 [photo 9]

- Fleurs des îles lointaines, Mers du Sud, 1940 [photo 10]

L'exposition se termine par la présentation d'objets personnels de l'artiste : pinceaux, crayons, petits godets de peinture, cartes de visite et photos.
J'ai quasiment attendu les derniers jours de cette expo pour m'y rendre, en faisant preuve d'un incommensurable (NB : 1e occurrence de ce mot ds mon blog !) effort de volonté car le temps m'était compté. Je me suis cependant remémorée la culpabilité que je ressens toujours d'avoir laissé courir l'expo sur Mary Cassat, celle sur le Street Art et mon cher Space Invader au musée de la Poste, celle plus ancienne sur mon idole Klimt.
Donc finies les procrastinations : en profiter tant qu'il est encore temps ! Ce que je vais m'empresser d'appliquer pour Marie Laurencin avant que toutes les œuvres exceptionnellement réunies ne repartent... au Japon où elles sont conservées !
Tiens tiens, encore le Japon !
En ce moment, j'ai l'impression de suivre un fil conducteur japonisant, après les expos Hiroshige / L'art du Voyage ; Van Gogh / Rêves de Japon, et la biographie romancée de Hokusai...

--> voir la rubrique "Expos" du blog...

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